Six fausses “bonnes idées” pour endormir mon bébé

Six fausses “bonnes idées” pour endormir mon bébé

Le sommeil des bébés soulève mille questions, surtout quand les nuits sont courtes et que la fatigue s’installe. Les parents cherchent alors désespérément des solutions. Certaines croyances, pourtant bien ancrées, semblent logiques… mais sont en réalité contre-productives, voire dangereuses. 

Ouatine & Cumulus vous présente six fausses “bonnes idées” qu’il vaut mieux éviter pour accompagner bébé vers un sommeil paisible et respectueux de ses besoins.


1. Faire dormir bébé sur le ventre pour qu’il dorme mieux 🙅

C’est sans doute l’une des idées les plus tenaces : coucher bébé sur le ventre favorise effectivement un sommeil plus profond. Dans cette position, le bébé est moins alerte et le risque de pauses respiratoires plus fréquentes et plus longues est bien présent. Cette position augmente donc considérablement le risque de mort subite du nourrisson. Les recommandations médicales sont claires : un bébé doit être couché sur le dos, sur un matelas ferme, sans couverture ni coussin, jusqu’à ce qu’il soit capable de se retourner seul.

Le réflexe de le mettre sur le ventre peut parfois venir d’un besoin de le rassurer ou de l’apaiser. Mais rassurez-vous : bébé peut très bien se sentir en sécurité sur le dos, à condition d’être bien accompagné et installé. Une présence douce, une main posée sur lui, une voix apaisante, un espace délimité, suffisent souvent à le calmer.


2. L’endormir dans les bras pour ensuite le poser délicatement dans son lit 🤱

Quelle émotion de voir son bébé s’endormir paisiblement contre soi… mais quelle frustration quand il se réveille aussitôt posé dans son berceau ! Ce scénario, bien connu des jeunes parents, illustre les limites de l’endormissement “au bras”.

Le problème, ce n’est pas de porter son bébé ou de répondre à ses besoins de proximité — au contraire. C’est plutôt de l’habituer à s’endormir dans des conditions qu’il ne retrouvera pas seul en cas de réveil nocturne. Le sommeil est une succession de cycles et il est fréquent que bébé se réveille brièvement entre deux. S’il ne retrouve pas les repères qui lui ont permis de s’endormir (les bras, les bercements, la chaleur du corps), il peut avoir besoin de vous pour se rendormir.

L’objectif n’est pas d’interdire les câlins - loin de là, il faut en profiter ! - mais il est important d’aider bébé à construire peu à peu un endormissement autonome, dans son propre lit, en toute sécurité. Un rituel rassurant, une présence calme, un doudou ou un linge avec votre odeur peuvent l’accompagner dans cette transition.

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3. Supprimer les siestes pour qu’il dorme mieux la nuit 😴

Moins il dort en journée, mieux il dormira la nuit” : cette idée semble logique… mais elle va à l’encontre de tout ce que l’on sait sur les besoins des tout-petits. Le sommeil n’est pas à économiser, c’est une nécessité vitale pour le bon développement du cerveau et du corps.

Un bébé qui saute sa sieste sera plus fatigué et donc plus énervé, plus fragile émotionnellement et souvent plus difficile à coucher. Son organisme, stressé, produit davantage de cortisol, une hormone qui empêche l’endormissement et dégrade la qualité du sommeil. Résultat : bébé lutte pour trouver le sommeil et se réveille plus souvent pendant la nuit.

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Le bon rythme, c’est celui qui respecte ses besoins physiologiques. Jusqu’à 3 ou 4 ans, les siestes sont essentielles — et loin d’être un frein à de bonnes nuits.


4. Le laisser pleurer pour qu’il apprenne à s’endormir seul 😭

Laisser pleurer son bébé sans intervenir, pour “lui apprendre” à s’endormir seul, est une méthode qui divise… et pour cause. Si elle peut, à court terme, aboutir à un endormissement, c’est souvent par épuisement et non par apaisement.

Les recherches montrent que pleurer longtemps seul augmente le taux de cortisol dans le corps de bébé, une hormone liée au stress. À force, cela peut affecter son bien-être émotionnel, sa sécurité affective et son rapport au sommeil. Un bébé qui s’endort de fatigue après avoir pleuré n’a pas appris à s’endormir : il a simplement compris que ses pleurs n’appelaient plus de réponse.

Il existe d’autres méthodes, plus douces, pour l’accompagner vers l’autonomie : la présence progressive, les routines du soir ou encore l’écoute active. Ce sont des gestes simples, mais puissants, qui montrent à bébé qu’il est en sécurité et qu’il peut trouver le sommeil, peu à peu, par lui-même.

 

5. Installer un mobile musical ou une veilleuse pour l’aider à dormir 🎶

Les mobiles suspendus et les veilleuses multicolores séduisent souvent les parents, mais leur effet est tout sauf apaisant. Un mobile qui tourne et joue une mélodie attire l’attention de bébé, stimule son regard, éveille sa curiosité. En d’autres termes : il le maintient éveillé, au lieu de l’aider à s’endormir.

Quant à la veilleuse, si elle est trop lumineuse, elle peut troubler la production de mélatonine, l’hormone qui favorise l’endormissement. Elle n’est pas nécessaire pour les bébés, car la peur du noir est une peur qui apparaît bien plus tard chez les enfants. 

Le meilleur environnement pour dormir ? Un espace calme, obscur la nuit ou tamisé le jour, sans bruit parasite, avec des repères rassurants. Une petite veilleuse douce peut être utile pour les enfants plus grands… mais elle est loin d’être indispensable pour un nourrisson.


6. Donner un gros repas à bébé pour qu’il fasse sa nuit 🍼

Si vous n’aimez pas vous endormir après avoir mangé un repas trop copieux, il en est de même pour les bébés. Or, combien de jeunes parents n’ont pas déjà entendu un proche leur dire : “Un bébé bien rempli, c’est un bébé qui dort longtemps”. Voilà encore une croyance tenace, qui repose sur une confusion entre satiété et confort digestif. Un bébé qui mange trop ou trop vite juste avant de dormir peut avoir du mal à digérer, se sentir inconfortable et… se réveiller plus souvent.

Le mieux, c’est de respecter ses besoins et son rythme naturel. Une tétée ou un biberon avant le coucher, oui, mais sans forcer ni surcharger son estomac. Un bébé dort mieux quand il se sent bien, pas quand il est repu au point d’être gêné.


Faire confiance à son bébé… et à son instinct de parent 👶

Chaque bébé est unique et chaque famille apprend à trouver son propre équilibre. Ce qui importe, ce n’est pas de suivre à la lettre des méthodes toutes faites, mais de s’informer, de comprendre les besoins réels des tout-petits et d’avancer à petits pas. Le sommeil est un apprentissage qui se construit dans la douceur, la patience et la confiance.

Et vous, quelles croyances avez-vous dû déconstruire depuis l’arrivée de votre bébé ?